La Bibliothèque Municipale de Fontainebleau
Ancienne Charité Royale des Femmes
Extraits de l'article de Maie-Noëlle Grand-Mesnil « La Charité royale des femmes » actuelle Bibliothèque municipale de Fontainebleau, revue de Moret 1er trimestre 1976.
Nous voudrions dans ces quelques pages retracer l'histoire de l'un des anciens hôpitaux de
Fontainebleau : la Charité royale des femmes devenue au fil des ans et des révolutions l'Hospice de la Charité. Bien es Amis de Moret le connaissent sans le savoir : c'est en effet dans les anciennes salles de cet hôpital du XVIIème siècle –sis 15 rue Royale- que la Municipalité, alors dirigée par le Docteur Matry, eut l'excellente idée d'installer en 1936 la Bibliothèque Municipale. En raison de l'importance de ses fonds anciens et modernes, cette Bibliothèque est fréquentée par toues les amateurs d'art et d'histoire des cantons de Moret et de Fontainebleau.
L'histoire de la Charité royale nous est bien connue. Dans son ouvrage, l'Ancien Fontainebleau, Félix Herbet lui a consacré des pages pages nourries de recherches dans les archives notariales et hospitalières, mais un peu touffues peut-être pour les non-initiés. Nous essayerons ici de résumer ce qu'il nous apprend sur la Charité aux XVIIème et XVIIIème siècles. Quant à la situation des bâtiments au siècle dernier, époque où deux écoles communales y étaient logées, elle nous est connue grâce aux relevés des bâtiments municipaux, relevés effectués au début de la Troisième République et conservés aux archives de la Mairie de Fontainebleau.
FONDATION
La Charité Royale des Femmes fut fondée à Fontainebleau par Anne d'Autriche à titre de Régente avec l'aide du Cardinal Mazarin. Félix Herbet se demande quelle date précise attribuer à cette fondation : 1644 ( les habitants de Fontainebleau créent une confrérie de Charité), 1646 (Vincent de Paul y envoie deux sœurs de Charité) ,
1653 (l'hôpital de la Charité fonctionne, cela est attesté par le testament d'une malade) ou 1655 (à cette dernière date en effet, le Roi achète la maison de Charlotte de Loisillière, veuve de Mathurin Bayon, supérieur de l'hôpital, précisemment pour y établir le dit hôpital. Le prix de 5.000 livres ne fut d'ailleurs payé qu'en 1658.
HISTORIQUE DES BATIMENTS
Pour reconstituer l'histoire des bâtiments de la Charité, il nous faut confronter les anciens plans de Fontainebleau, les renseignements donnés par Herbet, et les bâtiments dans leur état actuel.
Première constatation, la Charité Royale a toujours occupé le même rectangle de terrain qui s'étend le long de la rue de l'Arbre Sec, entre la Rue de la Vieille Poste qui deviendra rue de la Charité royale puis rue Royale et la rue de La Rochefoucauld devenue rue Saint Louis.
Deuxième constatation : s'il ne reste plus rien de la maison achetée en 1655 par Louis XIV, les divers bâtiments subsistants sont plus anciens que ne le laisseraient croire les modifications et restaurations du siècle dernier et du nôtre.
En particulier, nous pouvons affirmer que les salles actuelles de la Bibliothèque ont été construites avant 1680. les salles de travail ont été aménagées dans l'ancienne Chapelle de la Charité royale, chapelle qui a été en service jusqu'à la laïcisation. Si les fenêtres ont été modifiées, il reste un beau volume intérieur, d'énormes poutres et des colonnes de bois. La sacristie qui faisait saillie sur le jardin a disparu, ainsi que le clocheton (analogue à celui de la Mission sur la Place du Marché). Quant à la salle qui contient le rayonnage à livres et les bureaux, c'est l'ancienne salle des malades : sous son plafond de poutres cirées, l'on a nulle peine à imaginer les 12 ou 14 lits de l'ancienne Charité avec leurs courtines et leurs ciels de lit, comme dans une gravure d'Abraham Bosse.
Les plans de 1875 indiquent qu'au premier étage de ce bâtiment se trouvaient le dortoir des sœurs et des salles de classe.
L'agrandissement de l'hôpital sur la rue Royale, autour d'une petite cour dont la porte est surmontée d'un fronton, date sans doute de 1730, époque à laquelle, selon Herbet, le Charité a été reconstruite et agrandie.
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En 1976, le projet de construction d'un bâtiment de 12 logements dans le jardin derrière les salles de la Bibliothèque qui existait déjà en 1686, avait suscité de vives réactions et conduit la municipalité de l'époque a faire des modifications pour aboutir à la construction beaucoup plus satisfaisante que nous connaissons aujourd'hui.
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Quel avenir pour ce bâtiment qui fait partie de l'histoire de la ville ?
Le manque de places de crèches et le besoin d'une halte garderie pourraient y trouver la place nécessaire.
Le bâtiment des Sœurs du Bon Secours est disponible et prévu pour accueillir les services sociaux municipaux, on aimerait savoir si une réflexion a été menée pour déterminer dans quels locaux le siège des affaires sociales, la crèche et la halte-garderie seraient le plus judicieusement abrités.
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