Position de la SPPEF
Le patrimoine architectural du XXe siècle est probablement l’un des plus mal aimé, souffrant de l’impopularité de certains matériaux (béton, acier…) et souvent de son audace technique et formelle. La SPPEF s’est récemment engagée dans la préservation de trois d’entre eux : la halle Freyssinet (aujourd’hui classée), le siège de Sanofi à Rueil et la halle de Fontainebleau (bâtiments malheureusement détruits récemment)
Ce patrimoine doit, dans une certaine mesure, faire l’objet d’un traitement particulier afin de préserver des marges d’évolution en terme de fonctionnalité et de permettre à l’écoulement du temps de consacrer leur valeur patrimoniale.
La SPPEF s’associe, par conséquent, aux dispositions du projet de loi « sur les patrimoines » visant à créer un « label » éveillant la curiosité pour « les réalisations de moins de cent ans d’âge ». L’idée d’une obligation de déclaration de travaux concernant ces bâtiments labélisés est également une mesure nécessaire, préalable indispensable à une protection éventuelle.
La SPPEF veillera cependant à ce que ce dispositif n’incite pas l’administration à fuir ses responsabilités patrimoniales en négligeant de recourir aux instruments de préservation du patrimoine de droit commun ou en mettant en œuvre une protection trop superficielle. Préserver la seule « conception » de certains bâtiments de moins de cent ans d’âge peut s’avérer, à cet égard, insuffisant et ne pas permettre de conserver l’intégrité d’ouvrages, avant-gardes fragiles d’un patrimoine en formation.
Si la SPPEF, au nom de la défense du beau, appuiera dans ses combats les associations possédant une expertise dans ce domaine, elle le fera sans exclusive, et sans renier ses convictions quant à la préservation de la cohérence des tissus urbains anciens.